Preambule des 31 poemes

 Ces trente et un poèmes ont été écrits à partir de lettres retrouvées à la mort de ma mère, sur ses indications, de l’homme qui l’aima, mourut sous la torture entre le premier et le neuf Juin 44 au Fort Vauban d’Alès, dans le Gard ,et fut précipité ensuite dans un puits de mine désaffecté à Célas, à quelques kilomètres d’Alès, comme vingt-neuf (?) autres résistants par la suite. Il s’appelait Gustave Nouvel.

Cette recherche fut telle une pelote qui se dévide. Des rencontres exceptionnelles avec des résistants qui sont ici relatées sous forme poétique (comme les « Lettres à Lydie » parues il y a quatre ans l’esquissaient sous forme prosaïque) l’élargirent infiniment : lorsqu’on cherche, on trouve souvent… autre chose que ce qui était l’objet initial, souvent plus essentiel. La première partie de ce recueil (après le préambule adressé à ceux qui prônent l’oubli comme condition du bonheur) n’est que la transposition des écrits de Gustau. C’est donc Lydie, à travers celles-ci, qui est à la source de ma démarche -par la suite amplement infléchie-. En le lisant, un puzzle s’est emboîté: la deuxième partie est tirée de souvenirs anciens ressurgis à cette lecture qui s’adaptent parfaitement. La troisième section est issue de rencontres de résistant/es -toujours en activité !- effectuées au cours de cette plongée dans le temps, qui l’ont bouleversée à chaque fois. Et la dernière partie a pour objet le présent, conséquence du passé rendu vivant - expliqué et en partie, réparé – par la littérature, c'est-à-dire au départ, Gustau.

J’ai effectué ce travail à la demande du compositeur Thierry Morati en vue d’une adaptation musicale, avec l’aide et les encouragements réguliers de Michel Jeury que je remercie ici, ainsi que Jeanne de Chantal… [et les critiques acides du poète Gérard Amate] donc entre indulgence et sévérité -toutes deux extrêmes-. La poésie permet de dire plus, de franchir l’étape nécessaire de l’universel, sans effort, à partir du particulier laborieux que représente la prose. Je remercie surtout les êtres exceptionnels qu’il m’a été donné de rencontrer et qui sont la racine et l’apyre de ce travail exaltant : Jeanne Boyer, Lisette Jannot, Josette Roucaute, Yvette Simon, André Bruguerolle, Jean Castan, Pierre-Albert Clément, Wilfried Nouvel, Magnan, Max Pascal, André Péchin, et le «guérilléro inconnu» - qui m’a été inspiré par Ange Alvarès- ainsi que tous ceux que je n’ai pas encore pu voir ou trop peu. Pour la suite… Hélène Larrivé

La guerre inachevée. 31 poèmes d’histoire et d’amour au présent composé

… « Enfants nouveaux morts, sans avenir, sans passé… Les poètes un jour reviendront sur la terre… » (Jean Noir)

Un homme, qui mourut sous la torture en 44, aima une femme et en l’attendant, lui écrivit… Sans jamais l’oublier, elle se maria ensuite et trois ans après, eut un enfant à qui personne ne parla de cette histoire jusqu’à ce qu’en 1999, à la mort de sa mère, elle trouve ses lettres. Cet enfant, c’est moi.

Préambule

A Gustau

Merci d’avoir aimé ma mère,

Autant que je l’ai aimée

Quoique d’une autre manière

Moi en vain. Et toi ? Qui sait ?

Gustau, mon frère,

Merci de t’être tu,

Merci d’avoir vécu,

…De l’avoir attendu,

De tant d’amour…

Comme je l’attendais

Comme je l’attends toujours…

Mais cette fois elle ne viendra plus.

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Suite ici :https://poemesgustau.blogspot.com/2010/05/blog-post.html?m=1


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