Dans son livre Le monde perdu du Kalahari , l’explorateur Laurens van der Post raconta une rencontre qui le transforma à jamais. Parmi les peuples indigènes du désert , il découvrit un univers où la nature n’était pas une notion lointaine, mais une expérience vivante, quotidienne, sacrée. Une nuit, autour du feu, hommes et femmes parlèrent des étoiles. Non pas de leur lumière ni de leurs formes, mais de leur son. Pour eux, le ciel n’était pas muet : les étoiles chantaient, vibraient, envoyaient des messages que l’on pouvait percevoir à condition d’être assez ouvert et attentif. Lorsque Laurens avoua qu’il n’entendait rien, qu’il ne voyait qu’un ciel silencieux, ils crurent d’abord qu’il plaisantait. Mais en comprenant qu’il disait vrai, ils s’attristèrent. Ils le regardèrent avec compassion, comme on regarde quelqu’un privé de quelque chose d’essentiel. Pour les Bochimans , ne pas entendre les étoiles n’était pas une simple carence : c’était la preuve d’une déconnexion avec la vi...