Les mots trouvés
Le dictionnaire qui inventait des mots qu’on n’osait pas prononcer
Il ressemblait à tous les autres.
Couverture rigide.
Tranches usées.
Reliure fatiguée mais digne.
Il traînait sur une étagère de bibliothèque municipale,
entre “Dictionnaire des expressions oubliées”
et “Lexique amoureux des métiers disparus.”
Mais lui… il bougeait.
Pas physiquement.
Mais à l’intérieur.
Scène 1 : La première découverte
C’est Lila, 12 ans,
qui l’a ouvert par hasard en cherchant “mélancolie”.
Mais à la place, elle est tombée sur :
“Soudrescence” (n.f.)
État furtif où le cœur se souvient de quelqu’un qu’il a décidé d’oublier,
sans en être tout à fait convaincu.
Elle a regardé autour.
Personne.
Elle a refermé doucement.
Scène 2 : Les règles non-écrites
• On ne pouvait pas chercher un mot.
• Il apparaissait si tu étais prêt à le sentir.
• Chaque lecteur avait des mots différents.
Un homme a lu un jour :
“Inspendeur” (n.m.)
Celui ou celle qui, sans le savoir, redonne aux autres l’envie de respirer plus profondément.
Il a souri.
Et murmuré :
— Ah… C’était donc ça, elle.
Scène 3 : Les mots imprononçables
Certains mots étaient trop vrais.
Trop risqués.
Comme :
“Retendre” (v. transitif léger)
Essayer de retisser un lien qui s’est distendu, sans savoir si c’est réciproque.
Ou :
“Murmonté” (adj.)
Se dit d’un souvenir doux qu’on a gardé pour soi par pudeur ou par foi.
Ou encore :
“Toujuste” (adv.)
Façon d’aimer sans insister, sans fuir,
juste en restant là où l’autre peut vous retrouver.
Scène 4 : Le bibliothécaire
Un vieil homme, discret,
l’a vu un jour longuement refermé,
posé à l’envers.
Il l’a redressé,
et soufflé comme un avertissement bienveillant :
— Ce dictionnaire-là…
Il te donne les mots pour dire ce que tu ressens.
Mais il ne dira rien à ta place.
Scène 5 : Le mot final
Un adolescent, muet depuis des mois après un deuil,
a ouvert le livre.
Page blanche.
Puis une phrase, qui s’est écrite à l’encre très lente :
“Cœurpuisant” (adj.)
Ce que devient un cœur lorsqu’il continue d’aimer
alors que tout le monde croit qu’il a fermé la boutique.
Il a refermé.
Et il a pleuré.
En silence.
Mais comme un mot qui retrouve sa prononciation.
**Épilogue : Une phrase collée dans la couverture intérieure,
à peine lisible sous la première page**
“Quand le langage ne suffit plus,
le cœur invente.
Ce dictionnaire n’ajoute pas des mots.
Il vous rend ceux que vous n’avez jamais osé créer.”
Belkacem Bouasria OULDABDERRAHMANE
https://www.amazon.fr/dp/B0F3ZP1Q8R
Il ressemblait à tous les autres.
Couverture rigide.
Tranches usées.
Reliure fatiguée mais digne.
Il traînait sur une étagère de bibliothèque municipale,
entre “Dictionnaire des expressions oubliées”
et “Lexique amoureux des métiers disparus.”
Mais lui… il bougeait.
Pas physiquement.
Mais à l’intérieur.
Scène 1 : La première découverte
C’est Lila, 12 ans,
qui l’a ouvert par hasard en cherchant “mélancolie”.
Mais à la place, elle est tombée sur :
“Soudrescence” (n.f.)
État furtif où le cœur se souvient de quelqu’un qu’il a décidé d’oublier,
sans en être tout à fait convaincu.
Elle a regardé autour.
Personne.
Elle a refermé doucement.
Scène 2 : Les règles non-écrites
• On ne pouvait pas chercher un mot.
• Il apparaissait si tu étais prêt à le sentir.
• Chaque lecteur avait des mots différents.
Un homme a lu un jour :
“Inspendeur” (n.m.)
Celui ou celle qui, sans le savoir, redonne aux autres l’envie de respirer plus profondément.
Il a souri.
Et murmuré :
— Ah… C’était donc ça, elle.
Scène 3 : Les mots imprononçables
Certains mots étaient trop vrais.
Trop risqués.
Comme :
“Retendre” (v. transitif léger)
Essayer de retisser un lien qui s’est distendu, sans savoir si c’est réciproque.
Ou :
“Murmonté” (adj.)
Se dit d’un souvenir doux qu’on a gardé pour soi par pudeur ou par foi.
Ou encore :
“Toujuste” (adv.)
Façon d’aimer sans insister, sans fuir,
juste en restant là où l’autre peut vous retrouver.
Scène 4 : Le bibliothécaire
Un vieil homme, discret,
l’a vu un jour longuement refermé,
posé à l’envers.
Il l’a redressé,
et soufflé comme un avertissement bienveillant :
— Ce dictionnaire-là…
Il te donne les mots pour dire ce que tu ressens.
Mais il ne dira rien à ta place.
Scène 5 : Le mot final
Un adolescent, muet depuis des mois après un deuil,
a ouvert le livre.
Page blanche.
Puis une phrase, qui s’est écrite à l’encre très lente :
“Cœurpuisant” (adj.)
Ce que devient un cœur lorsqu’il continue d’aimer
alors que tout le monde croit qu’il a fermé la boutique.
Il a refermé.
Et il a pleuré.
En silence.
Mais comme un mot qui retrouve sa prononciation.
**Épilogue : Une phrase collée dans la couverture intérieure,
à peine lisible sous la première page**
“Quand le langage ne suffit plus,
le cœur invente.
Ce dictionnaire n’ajoute pas des mots.
Il vous rend ceux que vous n’avez jamais osé créer.”
Belkacem Bouasria OULDABDERRAHMANE
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