Nietzsche (le cheval exténué), Paul Watson (le cachalot mourant,) et moi (la petite poule grise)

Nietzsche (le cheval exténué), Paul Watson (le cachalot mourant,) et moi (la petite poule grise) des événements fondateurs définitivement

 Nietzsche fut au cœur de l'une des scènes les plus bouleversantes de l'histoire des penseurs occidentaux. Nous sommes en 1889, et il réside alors dans une maison située rue Carlo Alberto, à Turin. Une matinée ordinaire se transforme en un moment qui changera toute son existence. Tandis qu’il se dirige vers le centre-ville, une scène déchirante devant ses yeux. Un cocher, furieux de l’immobilité de son cheval, s’acharne à le frapper avec un fouet. L’animal, exténué, ne trouve plus en lui la force d’avancer. Ses membres fléchissent sous le poids mais le maître impitoyable persiste à le tourmenter, insensible à son agonie. Terrifié et indigné, Nietzsche s’approche précipitamment, interpelle violemment le cocher, puis se tourne vers le cheval à bout de forces. Là, au milieu de la rue, il entoure l’animal de ses bras et éclate en sanglots. Des témoins racontent qu’il murmure doucement quelques mots à l’oreille de l’animal, des mots que nul ne peut entendre. Certains affirment qu’il aurait dit : « Mère, je suis fou". C’est à ce moment précis que l’esprit de Nietzsche vacille et s’effondre. Il s’évanouit et sombre dans un état dont il ne sortira jamais. Pendant dix années, jusqu’à sa mort, il demeure plongé dans un silence abyssal, incapable de retrouver la raison. Les autorités l’arrêtent pour trouble à l’ordre public avant de le transférer dans un asile. La société conclut qu' embrasser un cheval martyrisé et pleurer avec lui est la preuve irréfutable de sa folie.

   Nietzsche, dans un élan de compassion infinie, aurait demandé pardon au nom de toute l’humanité, coupable de traiter les êtres vivants avec une cruauté sans bornes, de les exploiter, de les soumettre à notre volonté comme de simples outils. Il n’a jamais été connu pour être un défenseur des animaux ni pour sa sensibilité à la nature. Pourtant, ce spectacle a laissé une empreinte indélébile en lui. Ce cheval, dernier être avec lequel il a établi un lien véritable, est devenu pour lui un symbole. Ce n’était pas seulement l’animal qu’il étreignait, mais la douleur elle-même. Une douleur universelle, unie à l’essence même de la vie, à laquelle Nietzsche s’est identifié dans un ultime éclat.

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