De l’ADN dans les vaccins à ARN messager

 

De l’ADN dans les vaccins à ARN messager

Le prétexte du secret de fabrication entraîne une opacité déraisonnable concernant la composition des vaccins même près de 3 ans après le lancement de la vaccination de masse.

À ce jour, aucune étude n’a été publiée sur la biodistribution, l’absorption cellulaire, l’échappement endosomal, les taux de traduction, la demi-vie fonctionnelle et la cinétique d’inactivation de l’ARNm synthétique, les taux et la durée de l’expression de l’antigène induite par le vaccin dans différents types de cellules. Compte tenu de l’administration massive actuelle de vaccins à ARNm, il est essentiel et urgent de bien comprendre les cascades intracellulaires déclenchées par l’utilisation d’ARNm synthétique et les conséquences de ces événements moléculaires.

Concernant la seule question élémentaire de la composition du matériel injectable, il est possible d’effectuer des analyses approfondies. Étonnamment, ces vérifications sont rares ou non rapportées mais c’est ce qu’a fait un groupe de chercheurs américains avec une approche méthodologique intéressante et sophistiquée. On ne peut que regretter, vu l’ampleur de la campagne vaccinale via ARN messagers, qu’aucune étude incontestable mandatée par les organismes régulateurs n’ait été entreprise à grande échelle sur la composition exacte des préparations inoculées. L’excuse initiale de l’urgence face à une situation catastrophique ne tient évidemment plus aujourd’hui.

• L’article

« Le séquençage des vaccins ARNm bivalents Moderna et Pfizer révèle la présence, par dose, de quantités allant de nanogrammes à microgrammes d’ADN en double chaine provenant du vecteur d’expression utilisé » (1).

Les chercheurs, spécialisés dans les techniques d’analyse de l’ADN, ont utilisé une batterie de méthodes (2) pour évaluer la composition en acides nucléiques de quatre flacons de vaccins à ARNm dits ‘bivalents’ (3), deux de Pfizer et deux de Moderna. Ils ont procédé à des mesures par PCR quantitative en ciblant une région de la protéine spike identique chez Moderna et chez Pfizer, ainsi qu’une séquence également partagée et située dans l’origine de réplication des vecteurs. (La qPCR n’amplifie que l’ADN tandis que la RT-qPCR amplifie en même temps l’ADN et l’ARN).

Les tests confirment une contamination par de l’ADN qui dépasse nettement les plafonds imposés par l’Agence européenne des médicaments, l’EMA (330 ng/mg, Josephson, 2020-11-19) et les exigences de ceux de la FDA américaine, soit 10 ng/dose (Sheng-Fowler et al. 2009).

• Des réserves

Les auteurs se disent parfaitement conscients des limites de leur étude, réalisée sur des échantillons disponibles (périmés, donc susceptibles d’avoir subi une dégradation des ARNm, ce qui a néanmoins peu d’impact, l’ADN étant, lui, très stable) et en quantité très minime (2×2 échantillons seulement). Ce faible nombre (explicable par la charge de travail que la méthodologie utilisée exige) ne permet évidemment pas de généraliser la présence d’ADN dans tous les flacons de vaccin. En effet, il a été démontré récemment que les effets indésirables des vaccins à ARNm varient fortement d’un lot à un autre, il est donc tout-à-fait possible qu’entre lots différents, la contamination revête une ampleur différente et que les échantillons de cette étude proviennent justement de lots fortement contaminés.

Une extension de cette étude à une grande variété de lots est donc nécessaire. Vu les énormes quantités de doses achetées en excès et qui sont dès à présent destinées à être détruites, obtenir des échantillons de lots divers devrait s’avérer assez simple (sauf embargo bien sûr…).

• D’où peuvent provenir ces séquences d’ADN ?

Pour bien comprendre l’origine de cet ADN contaminant, il faut rappeler le procédé de production des vaccins Pfizer et Moderna, constitués d’ARN. Ces ARNm vaccinaux sont synthétisés in vitro sur base d’une matrice d’ADN porteuse de l’information génétique de la protéine qui devra être synthétisée par les cellules du ‘vacciné’ (Spike de SARS-CoV-2) et, à l’aide d’une enzyme, l’ARN polymérase, dont la spécificité est de transcrire l’ADN en ARN. Ce dernier est ensuite purifié par chromatographie, en exploitant des propriétés chimiques (pH ou affinité) pour séparer les composants et isoler les molécules d’ARN et les séparer de l’ADN qui a servi de matrice. L’ARN est alors ‘encapsulé’ dans des enveloppes qui le protègent et permettront son entrée dans les cellules.

La méthode de fabrication de l’ARNm en production emploie un ADN plasmidique (4) qui est amplifié dans les cellules bactériennes, et les étapes de purification ultérieures doivent être conçues pour produire un ADN plasmidique pur, concentré et circulaire, qui est ensuite linéarisé.

• Comment repérer ces contaminants ?

La technique de PCR, grâce à son extrême sensibilité et, dans de bonnes conditions, son extrême spécificité, consiste en l’amplification d’une séquence d’ADN connue, pratiquée de nombreuses fois afin qu’elle génère un nombre de copies mesurable (5). Le principe même de la PCR repose sur une amplification de l’ADN, exclusivement. Si on veut rechercher la présence d’un ARN (par exemple celui d’un virus comme le SARS-CoV-2) dans un échantillon, une étape préalable s’impose nécessairement : copier cet ARN en ADN, on dit ‘rétrotranscrire’ (reverse transcription ou RT), et la technique s’appelle alors RT-PCR pour couvrir les deux étapes. L’ADN servira alors lui-même de substrat pour les amplifications, à condition qu’il contienne la séquence recherchée. À ce moment, l’ARN est complètement rétrotranscrit en ADN et ne se distingue plus d’un éventuel ADN contaminant, ce qui explique que cette contamination éventuelle passe facilement inaperçue lors de contrôles de routine. Toutefois, pour produire des ARN de qualité pharmaceutique, toutes ces étapes doivent être certifiées « Bonne Pratique de Fabrication » (Good Manufacturing Practice , GMP), ce qui devrait permettre d’éviter toute contamination, notamment par de l’ADN.

L’article insiste sur l’importance de ces observations dans le cadre de la surveillance de l’ARNm vaccinal dans le lait chez la femme allaitante, par exemple, ou dans le plasma. En effet, les tests RT-qPCR (le q est ajouté pour indiquer qu’il s’agit d’une PCR quantitative) recherchant l’ARNm du vaccin ne peuvent pas distinguer l’ADN de l’ARN sauf si l’on traite au préalable par des nucléases spécifiques (la RNase ou la DNase). Or, plusieurs études ont fait état de la présence prolongée d’ARNm de vaccins dans le lait maternel (7) et le plasma de personnes vaccinées (Bansal et al. 2021 ; Hanna et al, 2022 ; Samaniego Castruita, 2023), et un suivi devrait être assuré.

• Quels risques ?

La contamination des vaccins à ARNm par de l’ADN devrait désormais être prise en compte pour toute étude de l’activité de transcriptase inverse dans ce contexte. Le rapport exact entre l’ADN fragmenté linéaire et l’ADN plasmidique circulaire intact (8) est encore à l’étude. Les auteurs décrivent les tests PCR quantitatifs qu’ils utilisent et qu’ils recommandent pour suivre la contamination éventuelle par de l’ADN. Ils rappellent qu’il est essentiel de vérifier qu’aucun ADN codant pour des protéines non désirées n’est présent en quantité susceptible d’exercer une activité physiologique dans les préparations vaccinales.

De l’ADN contenant des promoteurs géniques de mammifères ou des gènes de résistance aux antibiotiques effectivement utilisé dans le procédé de fabrication pourrait s’avérer plus préoccupant encore que de l’ADN génomique aléatoire de la bactérie E.coli.

De l’ADN résiduel injecté peut également entraîner la production d’interféron de type I et augmenter le potentiel d’intégration de l’ADN. Enfin, la présence d’un signal de localisation nucléaire du virus simien SV40 utilisé dans le vecteur vaccinal de Pfizer pourrait éventuellement augmenter encore la probabilité d’intégration (9).

• Conclusion

Soyons clair, ces observations n’apportent pas l’évidence d’un effet indésirable des vaccins à ARNm qui serait dû à de l’ADN qui contamine la préparation vaccinale (10). Toutefois, elles indiquent clairement qu’il existe des failles importantes dans le processus de fabrication permettant une contamination par des macromolécules non désirées, malgré les dénégations répétées des producteurs. Si, faute de démonstration, on ne peut prétendre qu’elles soient délétères, on ne peut non plus nier les risques que cela présente. Il est incompréhensible qu’après le rush initial dû à une méconnaissance du SARS-CoV-2 et des pathologies qu’il induit, ce fait n’ait pas conduit immédiatement au retrait des vaccins incriminés, au moins jusqu’à éclaircissement complet de cette question, ni que cela n’ait ne fut-ce qu’amené à un changement du procédé de production. Avant l’ère des vaccins à ARNm, c’est ce qui aurait été fait immédiatement pour n’importe quel vaccin. Je le dis et le répète sans relâche, les conditions sont réunies pour que le principe de précaution s’applique.


  1. Kevin McKernan, Yvonne Helbert, Liam T. Kane, Stephen McLaughlin. Sequencing of bivalent Moderna and Pfizer mRNA vaccines reveals nanogram to microgram quantities of expression vector dsDNA per dose. https://osf.io/b9t7m/. Mes détracteurs habituels ne manqueront pas de faire remarquer que l’article est un preprint, c’est-à-dire une ‘prépublication’ déposée sur une plateforme ouverte et non encore revue par les pairs. C’est évidemment un très mauvais procès. Pour une revue de la question des garanties supposées assurées par le peer review, lire : https://bernardrentier.wordpress.com/2023/07/20/faut-il-sanctifier-la-revision-par-les-pairs/
  2. Les techniques utilisées sont le séquençage Illumina, la qPCR, la RT-qPCR, la fluorométrie Qubit™ et l’électrophorèse Agilent Tape Station™.
  3. Les vaccins anti-Covid-19 bivalents sont des vaccins à ARN messager contenant l’information génétique codant pour la protéine spike de la souche virale SARS-CoV-2 originale ET celle qui code pour la protéine spike d’un variant plus récent (omicron BA4/BA5). Rappelons que cette nouvelle formulation a échappé au processus de validation habituellement imposé pour la mise sur le marché d’un nouveau vaccin, « pour raison d’urgence » (for emergency use).
  4. Un plasmide est une molécule d’ADN distincte de l’ADN chromosomique d’une bactérie, capable de réplication autonome et non essentielle à la survie de la cellule bactérienne mais pouvant, par exemple, porter la capacité de résistance à des antibiotiques. Chaque plasmide contient au moins une séquence d’ADN qui sert d’ « origine de réplication » (un point de départ de réplication de l’ADN), permettant à l’ADN plasmidique d’être dupliqué indépendamment du chromosome bactérien, en utilisant la « machinerie » cellulaire. L’origine de réplication est une séquence d’ADN spécifique où la réplication du plasmide commence. Les plasmides sont généralement circulaires et bicaténaires (constitués de deux brins complémentaires). Les plasmides sont utilisés en recherche biomoléculaire pour cloner des gènes et pour la transformation de cellules eucaryotes.
  5. Dans le contexte de la production des ARN messagers à vocation thérapeutique ou prophylactique, les plasmides utilisés sont constitués d’une molécule d’ADN circulaire en double brin qui possède une origine de réplication (c’est-à-dire une séquence, afin qu’il puisse se répliquer de manière autonome dans une cellule, et un gène de sélection pour qu’il ne soit pas perdu au fil des multiplications cellulaires.
  6. L’amplification PCR est obtenue par des cycles successifs de réplication. En clair, si de l’ADN est présent dans l’échantillon à analyser, une élévation de température bien contrôlée va séparer ses deux brins complémentaires. Si on ajoute à ce moment une polymérase de l’ADN, des désoxyribonucléotides et des amorces spécifiques de la séquence recherchée, l’ADN d’origine sera dupliqué. En répétant cette opération un grand nombre de fois (20 à 40 cycles thermiques en général), on multiplie par 1 million (20 cycles) à 1 milliard (30 cycles) ou 1.000 milliards (40 cycles) de fois la séquence recherchée si elle est bien présente et on en obtient ainsi une quantité devenue détectable. Il est généralement considéré que pour un virus tel que le SARS-CoV-2, au delà de 25 cycles (32 millions de fois), la détection n’a plus de réelle signification biologique en termes d’infection active ni de propagation potentielle.
  7. La présence d’ARNm vaccinal dans le lait (ou dans le plasma peut paraître étonnante, l’ARNm étant connu comme une macromolécule très fragile et à durée d’existence extrêmement brève. Toutefois, contrairement à l’ARNm naturel, celui du ‘vaccin’ bénéficie d’une stabilité que lui confère le remplacement de l’uridine naturelle par la N1-méthyl-pseudo-uridine, précisément afin de lui conférer une plus grande stabilité via une résistance à la RNase.
  8. La fabrication actuelle de vaccins à ARNm fait appel à un plasmide d’ADN en double chaîne qui est d’abord amplifié dans E. coli avant de servir d’amorce pour la synthèse in vitro de l’ARNm du vaccin par la polymérase T7. La non-élimination de cet ADN entraîne l’injection d’acides nucléiques plus stables encore que l’ARN modifié.
  9. Avant la découverte indépendante par H. Temin et D. Baltimore, chez les rétrovirus, d’une transcription inverse (ARN -> ADN), la seule évocation d’un tel processus déclenchait une levée de boucliers péremptoire, similaire à celle qu’on peut observer actuellement lorsqu’une possibilité d’intégration génique est évoquée, ne serait-ce que par prudence.
  10. Par souci d’objectivité, signalons un article publié le 23/06/2023 dans une revue nommée Health Feedback critiquant l’article de McKernan et al. et développant les arguments suivants : 1) les échantillons de vaccins examinés sont de provenance inconnue et pourraient ne pas être de vrais vaccins ; 2) la contamination par des séquences géniques du virus cancérigène SV40 n’est pas dangereuse et ne risque pas d’induire de cancer car des lots de vaccin anti-polio ont été contaminés par du SV40 et on n’a pas observé d’augmentation des cancers à l’époque. Ces deux arguments sont quelque peu boiteux : 1) si le matériel analysé est discutable, ne fait pas de doute qu’il ait été au départ un produit des firmes en question comme le séquençage le montre. Seul son niveau de dégradation peut être invoqué ; 2) la comparaison avec la contamination du vaccin polio par du SV40 ne tient pas car ici, il s’agit d’un signal de localisation nucléaire de ce virus et non du virus entier (qui s’est avéré inoffensif pour l’humain. Toutefois, intégré dans la construction plasmidique, ce signal peut conduire à une intégration dans le génome cellulaire. L’article critique par ailleurs un développement publié par le journal sensationnaliste américain The Epoch Times qui, comme à son habitude, ne manque pas d’élucubrer sur des conclusions effectivement sans fondement et dépassant de loin les propositions prudentes de McKernan et al. Il est vraiment dommage qu’après un avertissement comme celui-ci, une étude complète, claire et objective ne soit pas réalisée, et que le seul débat n’échange que des concepts théoriques perclus de biais de confirmation…

6 commentaires sur “De l’ADN dans les vaccins à ARN messager

  1. GUILLAUME

    Que pensez-vous du livre de Mme Alexandra Henrion Gaude: « Les apprentis sorciers » ?

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    1. C’est Henrion-Claude.
      Je pense que c’est un livre courageux, où elle rassemble ses nombreuses interventions dans les médias et où elle utilise ses incontestables compétences pour mettre en évidence les très nombreux questionnements qu’on peut avoir face aux boîtes noires qui nous sont imposées et à l’absence de réponses sérieuses à toutes ces questions. Sa démarche est la même que la mienne, si ce n’est qu’elle a eu plus de retentissement et qu’elle y a mis plus d’énergie !
      Ceci dit, le point faible est, je pense, du côté de l’intégration des gènes du virus ou de la construction génétique vaccinale, dans l’affirmation de la réalité des risques et dangers, même si les effets ne sont pas clairement démontrés, ni le lien formel de cause à effet entre une éventuelle intégration et les pathologies observées. Cette extrême virulence de ses propos est ce qui nous distingue (sans prétention de ma part, bien sûr) mais aussi ce qui lui vaut à la fois beaucoup de supporters et beaucoup de contradicteurs.

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      1. MATHIEU SÉBASTIEN

        et à ce sujet, on n’hésite pas à lui coller des étiquettes, les étiquettes connues, telles que…., enfin pas besoin de dessin, dans la science, si nous étions dans un monde normal, on doit pouvoir entendre sur les plateaux tv, un vrai débat, entre vrais scientifiques, au lieu de coller des étiquettes et de « débunker », de faire un « fact checking », y en a-t-il eu? Non. Il faut dire qu’elle dérange dans ce monde politico-médiatique. Pas moi personnellement car toutes les avis doivent être entendus……si nous étions dans de vraies démocraties. Au moins, chez moi, cette épisode covid aura montré que nous vivons dans de pseudo démocraties….: absence de débats contradictoires (médiatiques), état de droit bafoué (en ce sens, remercions l’association Notre Bon droit, qui pour le coup, fait le travail d’investigation (plan du droit, et même scientifique) que les journalistes ne font plus, et tout et tout.

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  2. SVETLANA ROUDYK

    Pourquoi dans certains échantillons on trouve uniquement l’ADN contaminant identique à l’ADN copié du m ARN de spike (ce qui rend le contrôle de routine difficile comme vous le dites). Pourquoi ne trouve-t-on pas aussi les morceaux de l’ADN contaminant issus de gènes de résistance aux antibiotiques, promoteurs etc. que l’on peut différencier de l’ADN-copie du
    m ARN et contrôler?
    C’est du au hasard de purification du vaccin?

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    1. En fait, non, ils trouvent aussi, en quantité appréciable, de l’ADN contaminant issu de la région du vecteur qu’ils ont sélectionnée pour la PCR. C’est bien ce qui est préoccupant…

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  3. […] ARNm (Pfizer et Moderna), apparemment liée au mode de purification de l’ARN et rapportée dans un précédent article de ce blog est maintenant confirmée au Canada sur un échantillonnage plus […]

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