Sylvio ou why j'ai du mal à ouvrir mon courrier. Maltraitances infantiles
Réponse à Jeanine.
Réponse à Jeanine.
---- Jeanine. Oui. (Ndlr, elle observe qu'enfant, elle s'était demandé pourquoi elle ne portait pas le nom de sa mère, son père ne s'étant jamais occupé d'elles, "même pas pour une miette de pain" dit-elle.)
Je me disais aussi pourquoi ne pas m'appeler Brahic, le nom de ma gd mère qui m' a tant gardée que je puis dire quasi élevée ?
Mais mon père avait lui-même un lourd passé. Son père s'était assez bien occupé de ses aînées qui toutes ont fait des études et obtenu de bonnes positions sociales, svt par mariage il faut dire, musiciennes, élégantes, cultivées, débrouillardes, un peu arrivistes .. mais de moins en moins au fur et à mesure qu'on "descend" dans la fratrie (!) .. et plus du tout après qu'il ait divorcé, Claudia étant donc seule avec encore 3 "petits'' à élever ... si bien que dans la famille L il y a 2 milieux assez étanches, qui vont de la bourgeoisie +++ au quasi prolétariat (ms un prole cultivé un peu spécial). Or, tu vas rire! mon père est le DERNIER.
Mais Claudia, belle femme débrouillarde, cultivée, (j'ai trouvé des lettres d'elle, un style !!!) sachant tout faire, s'est tout de même rétablie haut la main, remariée et financierement revenue quasi au niveau d'autrefois, tout en travaillant, elle-même !!
Mais mon père avait été horriblement traumatisé par le divorce car son père (qui ne s'occupait d'aucun des trois enfants !) avait en prime refusé de l'embrasser, lui ("celui-là n'est pas de moi") au cours d'une UNIQUE visite chez les "tantes", (les sœurs Larrivé) à Lyon (surnommées ces dames au chapeau vert) qui, célibataires, braves filles confites en dévotion, (le portrait du pape trônait dans leur salle à manger orné de fleurs tous les jours !! ) avaient organisé une rencontre soi-disant fortuite chez elles entre ce frère odieux mais adoré et ces neveux et nièces malgré tout délaissés, qu'elles voulaient rabibocher. Un fiasco. Lydie (ma mère) disait que son attitude envers moi (indifférence, MÉCHANCETÉ.. ) provenait de ce trauma. "Il n'a pas eu de père" me repétait-elle ad nauseum jusqu'à ce que, exaspérée, je lui envoie "JE SAIS ! C'EST UN POINT QUE NOUS AVONS EN COMMUN"..
Louis L s'est lui aussi remarié, déplacé de Dijon à Lyon, sanq doute pour éviter Claudia et leurs enfants (!) et a élevé paraît-il au mieux !ceux de sa seconde femme (!). Quant à la supposée "bâtardise" de mon père c'était d'une insigne mauvaise foi quand on voyait la ressemblance de Jean, non pas avec Louis certes, et heureusement ! Jean était beau, Louis, laid, mais avec les tantes "Fifine" et Henriette, ses deux sœurs, ressemblance qui perdura toute leur vie, même âgées, puisque j'ai pu l'observer lors d'une visite.
Claudia, elle, devint voyante (une riche clientèle d'hommes politiques dont il fallait prendre garde à ce qu'ils ne se rencontrent jamais, heureusement la maison à double escalier extérieur le permettait) et exploita au mieux sa maison, elle en fit des chambres d'hôtes, c'est ainsi qu'elle rencontra son dernier mari, Sylvio, italien, entrepreneur maçon prospère, plus jeune qu'elle de 18 ans (!) amoureux fou, qui se suicida à sa mort* *.
Par ailleurs, que je sois descendante de Sylvio Malnati (!) ou du glorieux Louis Larrivé* ne me gênait en rien, au contraire mais c'est alors que je rencontrai Fifine, ô stupeur, on me l'avait dit mais c'était flagrant, : le portrair de mon père, en femme, soit, donc j'étais bien une Larrivé.
*un minable bien que familialement prestigieux dont au vu des photos je ne me suis pas demandé pourquoi son épouse l'aurait trompé (?) ms plutôt comment cette jolie femme avait pu remarquer un tel sinistre avorton !!
** Sylvio, un traumatisme durable ... pour moi ! bien que je ne l'aie jamais connu, car un jour, arrivée de l'école vers 5 heures comme d'habitude, c'est à dire plus tôt que ma mère (qui, instit, "faisait les études" jusqu'à 6 ou 7 heures du soir pour gagner un peu plus, nous étions alors pauvres à faim) j'avisai dans la boîte une lettre, ô stupeur, c'était rarissime, je parvins à la décrocher (j'avais juste 8 ans) et, sur l'enveloppe, c'était l'élégante écriture de Nini "Mr et Mme Larrivé". J'ouvris sans la moindre malice et lus. Ainsi appris-je : 1 l'existence de ce Sylvio dont je ne savais rien (je n'avais même jamais vu Claudia dont une photo qd m ornait le buffet !!) ; 2 son horrible suicide de chagrin à la mort de celle-ci, jamais surmontée. Il s'est jeté sous une locomotive et a été déchiqueté, en bouillie, après avoir écrit une lettre à tous dont je je sais rien (mais je crains de savoir).
Quand Lydie rentra, je lui tendis la lettre, triste devant ce drame dont Nini, superbe littéraire, ne cachait rien des terribles détails, la mort n'avait pas été immédiate etc .. en la questionnant :
--- Mais qui est ce Sylvio ?"
---- Tu as lu ? (Hurlé)
---- Oui je..
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase, je pris la plus belle râclée de ma vie (et Dieu sait que j'en avais reçues, dès 3 ans, âge où, guérie de la tuberculose qui devait l'emporter, une miraculée, elle me récupéra de chez Marguerite et Jo, ma grand-mère et grand tante, où grâce à elles j'ai eu une prime enfance parfaitement heureuse.)
Depuis j'ai du mal à ouvrir mon courrier.
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