Vivez, ne vous justifiez pas d'exister (comme moi)

 Mon joyeux testament

Quand on reproche à quelqu'un.e de ne pas bien fermer une porte par une tirade de tragédie grecque, CE N'EST PAS LA PORTE QUI EST EN CAUSE MAIS le tireur : PLUS PROFOND, INAVOUÉ ET PEUT-ÊTRE INAVOUABLE. Oui !

Quand on reproche à quelqu'un.e de ne pas ou mal faire le ménage, de laisser les souris vaquer et placer une casserole oùilfopa en une disputatio nec quolibet partie pour une heure, ce n'est pas la casserole qui est en cause mais le casseroleur, NE PERDEZ PLUS VOTRE TEMPS À EXPLIQUER...  (une question tout bêtement autre, ouvrez les zoeils.)

J'ai passé ma vie et dépensé 90% de mon énergie sauf 3 ou 4 ans à me JUSTIFIER de tout, c'est à dire D'EXISTER, quand la question était toute autre : la guerre, l'insécurité économique, la pauvreté, la maladie de Lydie (même guérie) et le womanisme de Jean*.... à être ''du midi'' et fille de ''rouge'', non baptisée, gibier d'enfer (!) ... fille unique... ensuite, (après une acalmie, le paradis à Marseille, merci Paule, Simone, Jeanine, Colette, Annie, Gisèle.. ) ... à avoir réussi un concours que je ne méritais pas, que je n'aurais jamais dû passer, (l'école normale d'instit d'Aix) harcelée alors jusqu'au suicide par des consoeurs en misère** trouvant marrant de se venger de leur sort en cognant sur la plus faible, la plus  isolée ... puis, dans ma vie amoureuse, de ne pas être cekilfalait, en le cas juive ... et là ça a duré des années (combien de livres non écrits? De musique non jouée ? D'instant volés à mes enfants ? À Marguerite ?) .. à me bagarrer à sang pour être admise... tolérée disons ! par des gens qui ne me VALAIENT PAS.

Ne faites pas comme moi, amies, sachez reconnaître vos dons ou au minimum votre innocence, votre charme éventuel, votre chance aussi et vivez, bordel. Vous avez de la chance de vous en être sortie ? Ok. mais cessez de vous culpabiliser et explosez ! Les moins chanceu.ses et en premier les animaux ont besoin de vous ! La montagne est (encore) belle. Go !

*le mot me plaît, intraduisible en français. Un beau mec, cultivé, élegant, branché ainsi ... à temps plein. Je le savais, tous aussi sauf Lydie. (Non les gens ne ''bavardent'' pas dans un village ! Pas toujours ! )

** les pauvres se battent entre eux surtout quand ils découvrent un usurpateur ! les places étaient chères pour ces filles méritantes (limite cas sociaux parfois) sélectionnées, casées des 3ièmes ''spéciales'' de collèges, le concours étant leur seul espoir de faire des études gratuites voire un peu payées jusqu'au bac, car ô paradoxe, ces filles svt brillantes étaient ensuite de facto INTERDITES de fac : il leur fallait bosser ou rembourser, ce qui bien sûr était impossible, durant 10 ans et là où elles étaient envoyées, souvent des bleds perdus et après c'etait trop tard, alors que j'étais seule sur 72 à venir directement d'un lycee ( théoriquement je ne devais pas passer),  je fus donc le bouc émissaire de quelques unes, peu nombreuses certes mais portant haut le gonfalon ''sus à l'infâme bourge, découpons la'' etc.. (car entre temps mon père avait, comme on dit sottement ''réussi''..  - juste à gagner de l'argent, faute de mieux- ) .... il n'empêche que mes parents refusèrent de rembourser le peu qu'il y avait (en 3 mois) et que je démissionne c'est à dire de me ''reprendre''. Ils avaient trop peur de manquer malgré tout, la pauvreté fait son oeuvre même lorsqu'elle n'est plus. J'ai alors tenté de me suicider.